Publication du Rapport Annuel du Bureau de L’enquêteur Correctionnel du Canada

QUÉBEC, CANADA, MARS 2017

Le 30 juin 2016 a été publié le 43e Rapport annuel du Bureau de l’enquêteur correctionnel 2015-2016, conformément aux dispositions de l’article 192 de la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition. Cette loi, adoptée en 1992, tient compte des principes de la Charte canadienne des droits et libertés et prévoit que le Bureau de l’enquêteur correctionnel du Canada ait le pouvoir d’agir comme ombudsman, auprès des délinquants, sous responsabilité fédérale pour faire enquête en cas de plainte par rapport aux « décisions, recommandations, actes ou omissions » du Service correctionnel du Canada (SCC).

À la suite de la réalisation de son enquête pour la période de 2015-2016, le Bureau de l’enquêteur correctionnel du Canada souligne les six tendances et questions suivantes :

1.  Une  augmentation  constante  du  nombre  d’Autochtones  derrière  les  barreaux,  un  groupe  qui représente maintenant plus de 25 % de la population carcérale fédérale totale.

2.  Le  recours  à  la  force  accru  et  le  nombre  croissant  d’incidents  connexes  impliquant  des  agents inflammatoires.

3.  Le  besoin,  démontré,  mais  non  comblé,  de  fournir  davantage  de  programmes  de  formation professionnelle et d’acquisition de compétences dans le système correctionnel.

4.  La diminution continue de la qualité et de l’application rigoureuse des pratiques de gestion des cas.

5.  L’absence de progrès relativement à la prévention des décès en établissement.

6.  Les  ententes  sur  la  diversification  des  modes  de  prestation  de  services  pour  les  délinquants présentant de graves problèmes de santé mental.

Alors que le rapport présente différents enjeux liés au milieu carcéral, notamment en matière de soins de santé et de conditions de détention, et qu’il souligne les problématiques spécifiques de certaines populations de détenus, entre autres les Autochtones et les transgenres, des recommandations sont associées à chacun de points soulevés, ainsi qu’une évaluation du suivi effectué par rapport à la mise en place des recommandations ayant fait l’objet des rapports annuels précédents.

En matière d’éducation, le Bureau de l’enquêteur correctionnel, dans la section intitulée « Réinsertion sociale en temps opportun et en tout sécurité », souligne l’importance des programmes de formation offerts en milieu carcéral pour l’effet qu’ils ont sur les chances de réinsertion socioprofessionnelle et la diminution des taux de récidive.

Pourtant, le rapport déplore que malgré ce fait  « environ 75 % des délinquants admis dans un établissement fédéral pour purger leur première peine  aient  indiqué  qu’ils  n’avaient  pas  de diplôme d’études secondaires », « les dépenses prévues  pour  les  programmes  d’éducation  ont diminué d’environ 10 %, passant de 24,34 M$ en  2014-2015  à  21,86  M$  en  2015-2016,  et qu’elles devraient rester à ce seuil pour les trois prochaines années. »

À  cet  effet,  le  Bureau  de  l’enquêteur correctionnel  émet  la  recommandation suivante  :  « que le  SCC  élabore  un  plan d’action  triennal  pour  répondre  à  la demande  visant  les  emplois  valables, l’acquisition  de  compétences  dans  le  cadre de  séances  de  formation  professionnelle ainsi  que  la  participation  à  des  programmes d’apprentissage. »

Dans  l’optique  de  son  énoncé  de  mission  « Promouvoir,  stimuler  et  encourager  la recherche appliquée liée aux différents aspects de  l’éducation  en  prison  et  intensifier  la réflexion et les actions en la matière sur le plan international »,  l’équipe  de  la  Chaire  UNESCO ne  peut  que  se  réjouir  de  voir  que  les  enjeux liés  à  l’éducation  en  milieu  carcéral  sont  pris au  sérieux  dans  l’évaluation  des  conditions de  détention  des  détenus  sous  responsabilité fédérale effectuée par le Bureau de l’enquêteur correctionnel du Canada.

 

FINANCEMENT

SUBVENTION DU MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION ET DE L’ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR (MÉES) DU QUÉBEC

Dans le cadre d’une entente avec le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec (MÉES), l’équipe de la Chaire UNESCO a déposé un rapport d’activités faisant état du travail accompli.

Ce rapport, déposé chaque année, permet au MÉES de faire le suivi des projets qui sont rendus possibles grâce à la subvention octroyée.

La Chaire UNESCO de recherche appliquée pour l’éducation en prison tient d’ailleurs à remercier le  ministère  de  l’Éducation  et  de  l’Enseignement  supérieur  du  Québec  pour  sa  contribution financière pour l’année 2016-2017.

ENTENTE AVEC LE MINISTÈRE DE LA SÉCURITÉ PUBLIQUE (MSP) DU QUÉBEC

La Chaire UNESCO de recherche appliquée pour l’éducation en prison dispose d’une entente de recherche avec le ministère de la Sécurité publique du Québec pour la période de 2016 à 2019.

Pour faire suite à la réalisation d’une analyse du besoin en éducation dans les établissements de détention de juridiction provinciale au Québec, complétée pour la période de 2016-2017, la Chaire UNESCO procédera à la mise à jour des références bibliographiques sur le plan mondial en matière d’éducation carcérale pour l’année 2017-2018.

La Chaire UNESCO tient à remercier le ministère de la Sécurité publique du Québec pour cette entente lui permettant de poursuivre ses activités de recherche appliquée.

RÉFÉRENCES :

Pour consulter la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition du Canada Cliquez ici

Pour consulter la Charte canadienne des droits et libertés  Cliquez ici

Pour consulter le 43e Rapport annuel du Bureau de l’enquêteur correctionnel 2015-2016 Cliquez ici