Europe, France : Institut d’études politiques de Grenoble; projet d’étude d’une étudiante

etudianteDans le cadre de sa troisième année d’études à l’Institut d’études politiques de Grenoble en France, Mme Louise Lamotte, étudiante, participe au séminaire Crimes et châtiments dirigé par Mme Martine Kaluszynski pour lequel elle doit réaliser un mémoire universitaire d’environ 80 pages.

PROJET D’ÉTUDE

Chaire UNESCO de recherche appliquée pour l’éducation en prison : un outil de coopération internationale au service d’une amélioration des pratiques liées à l’éducation en prison.

Dans le cadre de ma troisième année d’études à l’Institut d’études politiques de Grenoble, je participe au séminaire Crimes et Châtiments : Justice(s), Prison(s), Violence(s) et Société(s) dirigé par Martine Kaluszynski pour lequel je dois réaliser un mémoire universitaire d’environ 80 pages sur un sujet de mon choix s’inscrivant dans le thème du séminaire. Je me suis ainsi intéressée à l’éducation en prison sachant que je souhaitais donner une dimension internationale à ce mémoire. C’est au cours de mes recherches que j’ai découvert l’existence de la Chaire UNESCO de recherche appliquée pour l’éducation en prison.

Il m’a semblé nécessaire d’étudier cette Chaire UNESCO en considérant le contexte international que l’on connaît, celui d’un monde globalisé où les États sont interdépendants. C’est d’autant plus vrai pour le milieu carcéral, puisque la prison est une institution s’étant généralisée à tous les pays. La littérature existante montre un intérêt pour cette institution, considérée comme imparfaite et défaillante, notamment au vu de son échec à empêcher la récidive et donc à sa mission principale, celle de garantir la sécurité en enfermant les individus, en amont d’une réinsertion dans la société.

Dès lors, la nécessité d’une coopération internationale semble se vérifier afin que les États puissent œuvrer ensemble en vue d’objectifs communs. La création de cette Chaire UNESCO peut être interprétée comme une avancée en ce sens, c’est pourquoi cette Chaire UNESCO sera étudiée comme un outil de coopération internationale au service d’une amélioration des pratiques liées à l’éducation en prison.

Les enjeux de cette étude reposent sur les réponses pouvant être apportées à un modèle  éfaillant, les défis liés à la coopération internationale entre des pays connaissant des attentes et des cadres nationaux différents, et enfin, l’influence concrète que peut avoir la Chaire UNESCO sur les décideurs politiques à travers la diffusion de ces travaux.

Le mémoire s’attachera à aborder ces thèmes en parallèle d’une analyse de la Chaire UNESCO au regard de ses objectifs, ses actions ainsi que son organisation et son fonctionnement. On questionnera les méthodes et moyens utilisés par la Chaire UNESCO pour apporter une approche empirique à cette étude.

Le contexte de création de la Chaire UNESCO représenterait une reconnaissance de l’expertise du Cégep Marie-Victorien (CMV) sur l’éducation en milieu carcéral. Il est en effet important de comprendre en quoi l’attribution de cette Chaire UNESCO au CMV lui permet d’être une référence internationale en la matière et d’assurer son rôle lié à l’articulation de l’échange de savoirs et de bonnes pratiques au niveau international.

Après avoir analysé le contexte de création de la Chaire UNESCO, il s’agira de traiter du contexte international, celui de la généralisation des pratiques punitives à travers le monde, nécessitant une coordination internationale pour apporter des solutions communes à des problèmes généralisés. L’éducation représenterait une réponse aux imperfections de la prison, bien que celle-ci connaisse des caractéristiques différentes selon les cadres nationaux.

Les avantages émanant de l’éducation en prison prônés par la Chaire UNESCO seront ensuite présentés. L’éducation représenterait un cercle vertueux, tant pour la sécurité (au sein de la société, au sens large, et dans les milieux carcéraux), qu’une solution rentable pour les États, et permettrait, de surcroît, le développement personnel des détenus. Cela favoriserait la lutte contre la récidive et la réinsertion socio-économique des individus au sein de la société.

Enfin, les relations entre la Chaire UNESCO et les décideurs politiques seront questionnées ainsi que l’ambition éventuelle d’une politique internationale sur l’éducation en prison. En vue de cela, on s’intéressera aux moyens mis en place pour influencer les décideurs politiques et les idées de la Chaire UNESCO en termes de modèles d’éducation en prison.

Louise Lamotte
Louise.lamotte@sciencespo-grenoble.fr
+336 59 42 71 70
Étudiante en troisième année de Bachelor à l’Institut d’études politiques de Grenoble